Novembre, le mois des morts

Dans le calendrier liturgique chrétien, novembre est entièrement consacré aux défunts. C’est pourquoi on le surnomme le mois des morts. Les célébrations sont concentrées au début du mois : le 1er étant la Toussaint, un hommage à tous les saints, et le 2 étant le jour des Morts, consacré à la commémoration des trépassés. Ces fêtes sont indissociables et on les confond d’ailleurs souvent. Elles complètent le cycle de trois journées – la veille, la fête et le lendemain – amorcé par l’Halloween.

La Toussaint

Comme l’indique son nom, cette fête est celle de tous les saints, plus spécifiquement les martyrs qui ont mérité la vie éternelle par leur sacrifice. Elle est instaurée par le pape Grégoire IV en l’an 837, pour remplacer la fête des martyrs que son prédécesseur Boniface IV avait fixée au 13 mai.

Pendant longtemps, la Toussaint correspond à une date de fin de bail des engagés dans les fermes parce que cette période marque la fin de l’engrangement des récoltes. À la Toussaint, les blés semés et tous les fruits rentrés, affirme un dicton. La Toussaint venue, quitte ta charrue, énonce un autre. Si les engagements prennent fin à la Toussaint, cette date devient aussi importante pour la remise des dettes, les quittances ou le paiement des rentes au seigneur.

Le jour des Morts

La peur de la mort et des morts est universelle à la plupart des cultures et des peuples. Certaines croyances attribuent aux défunts le pouvoir de s'immiscer dans le monde des vivants pour racheter les fautes qu'ils auraient commises lors de leur passage sur la terre. Il importe donc de les aider à sortir du purgatoire en priant pour eux, une tâche que l’Église encourage en instituant une journée précise pour le faire.

Il est coutume de sonner le glas pendant toute la nuit de la Toussaint jusqu'à la messe des morts le 2 novembre. Des groupes de sonneurs parcourent le village pour inciter les gens à la prière, en chantant « Réveillez-vous, gens qui dormez. Priez Dieu pour les trépassés ! ». Cette tournée s’accompagne aussi parfois d’une quête pour les âmes, tradition à l’origine de la cueillette de bonbons de l’Halloween.

Le glas se tait au moment de la messe, à laquelle tous les fidèles sont conviés, pour reprendre ensuite. Des prières particulières sont dédiées à tous les défunts, spécialement ceux morts dans l'année. Tous les ornements apparents sont noirs, la couleur liturgique de la mort. La messe est suivie de visites au cimetière ou à l’église pour poursuivre les prières. La journée se passe ainsi dans le recueillement.

Même si peu de gens observent encore ces pratiques de nos jours, il demeure que plusieurs profitent de cette journée pour se recueillir sur la tombe d’un être cher.

La criée des âmes

La criée pour les âmes est une vente aux enchères ayant lieu sur le parvis de l’église, au profit des âmes des défunts. Dans certaines paroisses, des criées ont lieu chaque dimanche de novembre, alors qu’ailleurs on en tient une seule après la messe du jour des Morts. Chacun apporte sa contribution : des légumes, un sac de grain, un poulet, un ouvrage artisanal, un pain de sucre, etc. La vente se déroule à la façon d’un encan et l’argent est ensuite remis au curé pour faire chanter des messes pour le repos des morts. D’origine française, la coutume s’est pratiquée au Québec jusqu’au milieu du 20e siècle.

Marche funèbre sur un thème de Händel

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Une dame joue de la musique d’orgue à l'église Ste-Flore à Shawinigan.

Interprète : Pauline B. Daneault
à l'église Ste-Flore, Shawinigan, secteur Grand-Mère, 2015

Prise de vue de l’intérieur d’une église où une dame joue de l’orgue.
  • Vue rapprochée d'un des tombeaux dans la crypte de l'église de Sainte-Anne-de-la-Pérade
  • Crypte de l'église de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Au fond, le moteur de la ventilation de l'orgue Casavant de l'église.
  • Crypte privée des Ursulines. Les plaques sur les murs indiquent le lieu de sépultures des Ursulines décédées.