La collation des grades
S’il est une étape fondamentale de la vie, c’est bien la fin des études : les rituels qui y sont associés ont évolué et se sont affinés au fil des époques, au gré des modes. La remise des diplômes revêt une importance capitale en cela qu’elle symbolise à la fois l’accomplissement de soi et la reconnaissance de ses pairs et du corps professoral. Les différents rites de passage sont soumis à un décorum rigide incluant des objets rituels que sont entre autres devenus toge, mortier, tapis rouge, cortège et photographies.
Dans la société traditionnelle québécoise, l’âge de 14 ou 15 ans marque la fin de la vie scolaire. Des prix de fin d'année et des diplômes de fin du primaire sont alors attribués aux élèves les plus méritants, sous les auspices de l'institutrice, du curé et du commissaire. Aux niveaux supérieurs, jusque dans les années 1950, le cours classique est couronné d’une cérémonie appelée la « prise de rubans ». Lors de la cérémonie de « prise de rubans », la couleur de ruban porté lors de la cérémonie détermine le champ d’étude des gradués : violet pour la prêtrise, rouge pour la médecine, bleu pour le droit et jaune pour les sciences.
Encore aujourd’hui au Québec, la collation des grades marque la fin du parcours scolaire. La toge, le mortier et les rubans font encore partie du protocole cérémoniel de la remise des diplômes. Dans la plupart des grandes universités, le cortège de dignitaires se distingue par les rubans différents des finissants. De même, les étudiants universitaires de premier cycle ne portent pas la même distinction à l’épaule que ceux qui terminent le deuxième ou le troisième cycle.
Pomp and Circumstance
La série de marches militaires pour orchestre Pomp and Circumstance (Pompe et circonstance) comprend cinq marches. Composée par l’Anglais Edward Elgar (1857-1934), son titre est tiré des paroles d’Othello, dans l’Acte III de la pièce de William Shakespeare. C’est cependant la première marche de la série (March n°1) qui retient l’attention : dès sa première interprétation en 1901, elle se mérite alors deux rappels.
La mélodie de March no1, qui évoque à la fois la nostalgie et la fierté, est donc parfaitement appropriée pour une cérémonie de graduation. Elle est employée d’ailleurs à cette occasion pour la première fois le 28 juin 1905 à l'Université de Yale à l’initiative de Samuel Sanford, professeur de musique et ami d’Edward Elgar. Au milieu des années 1920, la pièce gagne en popularité auprès des universités pour marquer en musique les collations de grades. Aujourd’hui, l’interprétation de March no 1 tirée de Pomp and Circumstance est devenue une pièce symbolique des cérémonies de graduation, aussi incontournable que la toge et le mortier.
Pomp and Circumstance, op. 39, Marche no 1 en ré majeur
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Trio de la marche no 1, extrait de Pomp and Circumstance, op. 39 interprété par un orchestre. La partie Trio de la marche n°1, dirigée par Edward Elgar, lui-même, à la cérémonie d'inauguration des Studios Abbey Road d'EMI le 12 novembre 1931.
Compositeur : Edward Elgar. 1901
Source : Banque de sons gratuits