Le Mardi gras
Le carnaval chrétien, inscrit dans le cycle carnaval-carême, fait son apparition au début du deuxième millénaire suite au concile de Bénévent, en 1091. Perçu comme l’arrêt d'une période de privation établie par l'Église, il se termine au début du carême, soit au mercredi des Cendres, quarante jours avant Pâques. Avant l’instauration des fêtes d'hiver urbaines de la fin du 19e siècle, le carnaval concentre ses festivités durant les jours gras, c'est-à-dire le dimanche, le lundi et le mardi précédant le mercredi des Cendres.
L'expression « jours gras » trouve son origine dans une ancienne coutume française tenue la veille du carême où des bouchers promènent des animaux gras pour annoncer leur privilège de vendre des viandes aux malades pendant les jours d'abstinence. L’Église permet de manger de la viande pendant ces jours gras qui se caractérisent par une animation inhabituelle et une exubérance débordante de plaisirs qui trouvent leur apogée au Mardi gras, fin de la période carnavalesque. Comme ils appartiennent au même cycle, carnaval et Mardi gras sont indissociables.
Les réjouissances carnavalesques mènent évidemment à des excès alimentaires, mais également alcooliques : la coutume de « prendre un p’tit coup » y est très présente. Pour les Québécois, cette ambiance rappelle celle du temps des fêtes, jusqu'à la fin du XIXe siècle, les festivités du carnaval se limitent aux trois jours gras. L'organisation par la suite des fêtes hivernales à Québec permet d’étendre les festivités sur une plus longue durée.
Jusqu'au début du 20e siècle, les fêtes du Mardi gras se traduisent par des veillées où l'on chante, danse, joue aux cartes, mange et trinque. Au-delà de l’abondance et des excès, c’est la mascarade qui caractérise les festivités : des personnes déguisées et masquées se promènent d’une maison à l’autre tout en évitant de se faire reconnaître. Ils divertissent les occupants par une chanson ou improvisent une gigue. Suivra une veillée, obligatoirement terminée à minuit : passé cette heure, le carême commence. C’est l'arrivée de carnavals organisés qui supplante la coutume du Mardi gras dans les années 1950.
Fêtons le Mardi-gras
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Voix féminine (La Bolduc) interprétant la chanson Fêtons le Mardi-gras accompagnée de piano et d’accordéon.
Interprète : La Bolduc, 1963
Source : Grande Bibliothèque - Niveau 4,Coll. nation., musique, disques de vinyle. Cote : DIS-78/00676
Y a des beaux prix à gagner pour ceux qui vont être costumés
Dans l’temps du carnaval c’est l’bon temps de s’amuser
Danser rire et chanter le carême va commencer
Avec la queue de mon p’tit veau je me suis garni un chapeau
Avec le restant de ses pattes j’me suis fait une belle cravate
Avec la peau de mon bélier j’me suis taillé une paire de souliers
Pis le restant de sa laine j’ai fait une paire de mitaines
Avec la peau de mon cochon je me suis fait un beau manchon
Dans la peau d’un caribou je me suis taillé un tour de cou
Je vous dis que j’ai d’l’air fine avec ma vieille bougrine
Pis mon p’tit jupon barré que ma grand-mère m’avait donné
Avec la blague à tabac qui appartenait à Poupa
J’me suis fait une belle sacoche garnie avec d’la plume de coq
Dans la chemise à mon grand-père je me suis fait un beau mouchoir J’ai déchiré son collet pour m’faire une belle paire de lacets.
Les joyeuses québécoises (Reel)
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Violon accompagné d’un piano qui joue un reel.
Compositeur : F. Malouin
Interprète : Joe Bouchard. 1948
Source : BAnQ – Collection numérique – enregistrements sonores