La musique et les rites funéraires
La musique, profane ou religieuse, fait partie intégrante des rituels funéraires. Voie d'accès vers le sacré, elle fait écho à nos émotions et s’exprime à notre place en nous permettant d’atteindre un niveau de grâce. L'Ave Maria de Schubert, souvent interprété en de telles circonstances est un bel exemple d’œuvre intemporelle et solennelle, sorte de baume pour l’âme en quête de réconfort. Dans ces circonstances, la musique fait prendre conscience des émotions qui nous affligent et encourage l'expression du chagrin. Les paroles des chansons sont également un véhicule pour atteindre la souffrance inhérente à la perte d'un être cher.
La sélection de la musique se fait souvent au goût du défunt et de la famille, ou encore à partir de la charge émotive des pièces. Depuis quelques années, il est courant d’assister à des funérailles teintées de la vie du défunt, question de souligner ce qu'il était et en quoi son passage sur terre a marqué son entourage. La musique sert autant de message adressé à la personne décédée ou, à l’opposé, sert de canal à l’assistance, comme si le défunt s’exprimait par la musique. D’une façon ou d’une autre, il s’agit ici de rendre un ultime hommage au disparu.
L’orgue, roi des instruments
Chaque orgue est unique, sa sonorité influencée par la personnalité de l’organiste et l’acoustique de l’église dans lequel il se trouve. Cet instrument est inventé en Égypte, vers le 3e siècle avant J.C. Paradoxalement, le but premier de l’invention n’est pas de produire de la musique, mais de calculer les rapports mathématiques générateurs de sons. Voyageant d’époques en époques et d’une civilisation à l’autre, l’orgue trouve rapidement sa vocation musicale. Il est par contre tenu à l’écart des célébrations religieuses – où priment les chants vocaux – jusqu’au 10e siècle, alors qu’il fait son entrée dans les églises et devient un auxiliaire du culte.
Certaines pièces d’orgue sont associées aux rituels funéraires. Pensons notamment à la Fantaisie en sol mineur de Jean-Sébastien Bach, au Prélude funèbre de Guy Ropartz, ou au Requiem de Maurice Duruflé.
Des orgues montréalais
Montréal, la « ville aux cent clochers », recèle plusieurs centaines d’orgues. On y trouve une expertise mondialement reconnue à cet égard. Parmi les grands noms du domaine, mentionnons le sculpteur et ébéniste Paul Jourdain, le Français Jean-Baptiste Jacotel et l’Américain Samuel-Russel Warren. Ce dernier construira plus de 400 orgues.
En 1879, les frères Casavant fondent leur maison. Rapidement, ils dominent la scène de l'orgue, d'abord au Québec, puis bientôt dans toute l'Amérique. Le nom de Casavant est d’ailleurs toujours très reconnu.
Ave Maria
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Chanson interprétée au piano accompagné par une voix soliste féminine.
Compositeur : Franz Schubert
Titre original : « Ellens Gesang III », D. 839, Op. 52, No. 6,1825
Source : Banque de son gratuit
Je vous salue Marie, pleine de grâce,
Je vous salue Marie, pleine de grâce,
Salut, salut, Seigneur,
Le Seigneur est avec toi.
Tu es bénie entre les femmes, et béni est le,
Et béni est le fruit de tes entrailles,
Tes entrailles, Jésus.
Je vous salue Marie!
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous, pauvres pécheurs,
Priez, priez pour nous;
Priez, priez pour nous, pauvres pécheurs,
Maintenant et à l'heure de notre mort,
À l'heure de notre mort.
Et à l'heure, l'heure de notre mort,
À l'heure de notre mort.
Je vous salue Marie!
La mort
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Musique interprétée au piano sur la thématique de la mort.
Source : Musée des Ursulines. Monteur de son : Charles Lafontaine.
Musicien : Ïoan Bastarache. Année : 2010
Le thème a été composé exclusivement pour l’ambiance sonore de l’exposition temporaire « Du blanc au noir » du Musée des Ursulines de Trois-Rivières en 2010. Cette exposition a fait partie de l’exposition territoriale, qui comprend 20 autres expositions sur le sujet « La mort, des expositions à vivre ».